Avec la modification de la réglementation les responsables « vins » des grandes enseignes ne savent plus sur quel pied danser !
Tout vient de l’Organisation Commune de Marché (OCM). Elle a commencé par revoir la segmentation de l’offre vin en France.
Désormais, l’OCM distingue deux catégories.
- Les vins IGP : Indication Géographique Protégée
- Les vins de table
1- Comment s’y retrouvait avec les vins IGP / AOP ?
Dans les vins IGP, nous retrouvons les vins AOC (Appellation d’Origine Contrôlée) et les vins de pays.
Précision : les vins AOC deviennent des AOP (Appellation d’Origine Protégée).
Toujours dans les vins IGP, on retrouve les AOVDQS (Appellation d’Origine Vin Déilimité de Qualité Supérieure). C’est là, où tout se complique. Si ce n’était pas déjà le cas !
En effet, la majorité des AOVDQS ont fait la demande pour passer en AOP (anciennement AOC), vous suivez ? Mais une partie ne souhaite pas suivre ce principe. En effet, par exemple, les vins du pays Nantais resteraient dans la catégorie IGP. Celle-ci est beaucoup moins contraignante mais dans le rayon, ça ne se voit pas !
Comme nous le dit O. Mouchet (chef de groupe vins chez Auchan) : « ces questions… nous interpellent quant à l’évolution de l’implantation du linéaire » et va même plus loin : « Il faudra que la DGCCRF nous dise clairement ce que l’on a le droit de faire en termes de mixage des IGP et des AOP »
Donc, des vins implantés les uns à côté des autres mais pas avec les contraintes de production et donc, pas les mêmes prix !
Autre exemple avec la Loire, où l’on se dirige vers un regroupement du gros plant et du muscadet. Pour P. Fouquet (coordinateur de marché vins chez Cora) : « d’un point de vue merchandising, je pense qu’il faut conserver une segmentation nette entre les vins AOC, futurs vins AOP, et les vins de pays, futurs IGP, car leur rapprochement serait aujourd’hui source de confusion ».
Nous rappelons avec O. Mouchet le principe de la DGCCRF : « nous connaissons leur position de principe (à la DGCCRF), qui consiste à dire que tout est permis si cela ne crée pas de confusion pour le consommateur… A la limite, on peut estimer que l’information se trouve sur l’étiquette et que cela évite tout risque de confusion »
Avec ce constat nous souhaitons bonne chance aux vins AOP !
2- Quelle la place des vins de table ?
Toujours, l’OCM ! Cette organisation va donner l’autorisation aux vins de table à préciser millésime et cépage. Donc, nous allons retrouver en rayon des vins de pays sans indication géographique (IGP) mais avec les cépages et millésime concurrencés par des vins de table avec cépages et millésime.
La situation est encore complexe et de nombreux acteurs attendent pour choisir la logique merchandising.
Cet article est très intéressant car il prouve que les distributeurs ne font pas confiance aux producteurs et, plus inquiétant, aux consommateurs. Les vins avec IG sont maintenant dans le même bateau, la qualité d’un produit n’est pas le reflet de son prix. Le prix est le reflet du coût et de l’image du produit, ainsi certain « grands vins » sont très cher non pas parce qu’il sont bon, mais car ils sont rares. Le consommateur doit apprendre, avec l’aide du distributeur et du producteur, a équilibré son choix entre ses moyens et l’image qu’il veut se donner. En conclusion je dirai qu’à valeur produit égale: la catégorie AOP est plus sur l’image, et la catégorie IGP est, elle, plus sur le budget.