Nous connaissons bien la plateforme marchande d’Amazon mais moins (pour le moment) celle de Google, Google Shopping. Après avoir épuré les comparateurs de prix de son moteur de recherche avec le filtre Panda (les comparateurs de prix ont du plomb dans l’aile), Google Shopping est maintenant libre de se déployer. Cette nouvelle orientation de Google et les indices suivants laissent à penser que les géants du Web compléteront bientôt leur canaux de distribution avec des Points de vente.
Indice 1 : ils ont des produits à vendre
Google tire la majeure partie de ses revenus de la vente d’espaces publicitaires mais l’emblématique moteur de recherche a de quoi remplir les rayons de ses prochains magasins avec ses smartphones sous Android, tablettes Nexus, lunettes Google Glass, ordinateurs Chromebook ou Google Car… (voir notre précédent article Des magasins Google Store fin 2013). De plus, la société de Montain View a fait l’acquisition de Motorola en 2012 afin de concevoir de nouveaux appareils pour concurrencer Apple comme le X Phone dont la sortie est prévue pour mai prochain. (NDLR: du jamais vu chez Google, 1200 emplois vont être supprimés cette année dans la branche Motorola Mobility).
De son coté, Amazon a également annoncé vouloir vendre ses liseuses Kindle dans ses propres magasins.
Indice 2 : Amazon a déjà un pied dans la distribution physique
Début Mars, Google a annoncé le lancement de Google Express, un service de livraison rapide équivalent à celui créé par Amazon en 2005, Amazon Prime. Vous payez un montant fixe à l’année (49 € chez Amazon) et vous bénéficiez d’un service de livraison allant de quelques heures à une journée. Les résultats sont impressionnants : les 5 millions de clients utilisant le service Amazon Prime ont dépensé 3 fois plus qu’un client normal.
Ce service est désormais complété par les Amazon Lockers, de grands casiers sécurisés installés dans des magasins qui permettent aux clients de retirer ou renvoyer facilement leurs achats effectués en ligne. Le web to store est donc une véritable préoccupation.
Indice 3 : Jeff Bezos confirme vouloir se lancer dans la distribution physique
Les stratégies d’Amazon et de Google ne pourront pas consister à adapter dans des mètres carrés ce qui est déjà fait sur Internet. La motivation repose sur la capacité à offrir une expérience nouvelle et différenciante. Lors d’une interview accordée à la chaîne de télévision américaine CBS News, Jeff Bezos, le légendaire patron d’Amazon a confirmé vouloir se lancer dans la distribution physique mais pas n’importe comment. « Si 100 entreprises font quelque chose et vous êtes la 101ème, vous n’apportez aucune valeur à la société. Les ventes qui en découleraient ne seraient pas très bonnes non plus de toutes façons. Nous voulons donc proposer quelque chose d’unique. »
Sur le web, Google dispose d’un certain avantage grâce à son moteur de recherche sur lequel Amazon est « client ». A l’inverse, sur le terrain, c’est Amazon qui prend de l’avance.
Mais rien n’est joué, l’histoire de ce que sera le retail de demain est en train de s’écrire.
Pour accélérer leurs stratégies, devons-nous nous attendre à des opérations de croissance externe des deux géants via le rachat d’enseignes implantées physiquement ?
Christophe DEMARLE
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