En effet, le RC Toulon (club de rugby du top 14) suit la « mode » des grands clubs professionnels. Désireux d’empocher des revenus complémentaires, le club développe son merchandising au niveau local.
Évidemment, on est encore loin du salon de coiffure « Olympique Lyonnais », de la maison estampillée « Bayern Munich », voire du cercueil aux couleurs de « River Plate » (si, si). Mais on se rapproche tout doucement des moulins poivre et sel du Stade Toulousain, trouvés sur le site web des champions de France.
Avec la mise en vente, l’an passé, d’un charmant string RCT, le club varois a affiché, à son tour, les ficelles d’une stratégie commerciale assaisonnée : fini le merchandising à papa, cantonné à des maillots et écharpes tout juste bons à sortir du placard deux fois par mois.
Une surface de vente restreinte.
Bienvenue dans le rugby moderne ou le Rouge et Noir se décline désormais à l’infini, et pour la multitude. Plus de 400 références sont aujourd’hui disponibles à la boutique officielle, qui mise son chiffre d’affaire sur la passion de Besagne.
« On ne fait quand même pas n’importe quoi », nuance David Montagnon, responsable produits dérivés dans le club au Muguet. « Depuis la montée, la marque RCT a la côte. Des sociétés nous proposent tous types de produits. Récemment, c’étaient des cosmétiques. On a refusé. »
Aucun machisme là-dessous. Depuis que le Stade Français et ses gladiateurs imberbes s’affichent chez le manucure, l’ovalie s’ouvre également, décomplexée, à la gente féminine.
Non : avec une surface de vente restreinte de 45 m2, le club préfère en fait se concentrer sur « les produits phares » : 70 % de textile et des bibelots assurés de se vendre comme des boissons anisées un jour de match.
« Tous les mois, on a des nouveautés », explique Dehbia Sadadou, à la tête de la boutique. « Pour éviter de lasser la clientèle, il est important de se renouveler. » Les accessoires informatiques (souris, clavier, webcam…) et les fournitures scolaires (stylos, agenda, trousse…) sont les dernières originalités en vogue.
Côté vêtements, la femme et l’enfant ne sont donc plus laissés de côté. Et l’équipementier – Puma – ne se contente pas de flatter la fibre sportive, mais s’ouvre à la ville avec des tenues sobres et branchées. Même le club lance ses propres tenues au gré de ses idées.
Le cliché du supporter beauf fait désormais partie du passé : à travers le fan, c’est bien l’image moderne de la marque RCT qui est véhiculée.
L’ère Boudjellal a en effet consacré le merchandising comme outil de communication incontournable et source de revenus indispensables. Dominique Tessier, directeur général du club, annonce ainsi un chiffre d’affaire d’un million d’euros pour la saison dernière.
On est encore loin des 40 millions de l’Olympique de Marseille et ses 700 références. Mais après tout, le rugby souffle seulement ses treize années de professionnalisme. Le XV toulonnais, lui, vient juste de remonter. Un prototype d’ascenseur siglé RCT.